Le carrefour du pont du four et la place de Huelgoat  

Ce n'est pas un four à pain mais un four métallurgique à soufflets munis par la force hydraulique.

Ma voisine, Nénette Plassart ,orignaire de Parc-ar- min m'a conté un souvenir de son enfance .Sa grand- mère se rappelait quand elle était aussi  tout enfant,quand elle allait au bourg du  Huelgoat de voir un cours d'eau qui coulait du Lac pour se jeter vers le Pont-Rouge  et aussi de voir un pont qui était à l' emplacement aujourd'hui  du Carrefour .

ollection personnelle

Pourquoi le pont du four pour ce carrefour ( en breton pont ar vourn)?

Avant la création et l'aménagement  du lac actuel au XVIII siècle , le lit  de la rivière appelée aujourd'hui le Fao , nom du village de l'autre coté du lac  passait  à l'emplacement  actuel de la rue du général de De Gaulle ancienne rue  Neuve et une partie de la rue du docteur Jacq ancienne rue de la gare .Une voie gallo-romaine traversait il cette rivière par un pont à cet endroit  pour accéder à la place  qui est en fait une ancienne forteresse du Moyen-age et aussi un forum gallo-romain?

AR VOURN serait il l'ancien nom  de la rivière du Fao. Ce ne pas être  un four à pain vu l'ancienneté de ce lieu de passage (les ponts étaient  des lieux de cultes comme les carrefours et les lieux de passage chez les celtes et les romains .)

Dans la  Vouivre, ( C'est une sorte de dragon ailé qui porte une escarboucle sur le front (contrairement au dragon, la vouivre ne possède pas de membres antérieurs). Cet œil, une gigantesque pierre précieuse, est parfois caché dans les roseaux des berges d'une rivière ou d'un lac tendis que la VOUIVRE  y pêche, et peut être subtilisé par un voleur audacieux. Le reste du temps, la VOUIVRE veille sur les trésors souterrains. ) certains retrouvent une racine indo-européenne Gwer, Gwor, indiquant une idée de "chaleur"  et "du feu  dans une cavité"  dont dérivent des mots allemands, Anglais et français qui ont perdu le son guttural initial ou qui l'ont adouci en un F comme warm et four; en d'autres termes.

les noms gaulois commençant par V ont évolué avec le temps en breton en  F .FOURN serait il aussi une VOUIVRE le nom du dragon  féminin  du feu des fonderies qui utilisaient le minerai des mines tout proche .

Le site de wikipedia sur l' exploitation  des mines du Laurion  de plomb argentifère qui contribuèrent  notablement à la fortune de la cité d' Athènes de l'époque classique.

J'ai  découvert  des scories  et  des morceaux de ce four  dans les alluvions du canal  et dans les remblais  de la construction de la route Nationale 164  en aval du bourg qui devaient provenir des bas-fours pour  la  coupellation et le façonnage de lingots de plomb et d'argent .Ce traitement métallurgique est toujours  proche d'une fortification , vu la valeur de  l'argent .Ou bien ??


Ma carte d' Huelgoat élaborée par la société minière

 

.Elle date du Second-Empire,le géomètre de la Mine a oublié le chemin escarpée en flanc de colline, du bas de La venelle  de Carn-ar-guillou  qui rejoignait le Pont -Ru et le relai de poste du village du Squiriou sur la voie royale Carhaix-Morlaix.

Pourquoi il manque  la portion du canal de la mine en contre- bas du bourg?

En fait il n'y a pas d'erreurs : Avant la construction du tunnel  du canal sous le bourg, le bief chargé d' amener l'eau du canal supérieur était en amont du site actuel, un seuil de barrage un déversoir pour dériver ou évacuer l'eau retenue derrière le barrage fixe du moulin du chaos,un perthuis , aux roues à aubes des moulins à martinets et  à soufflets des bas-fours  de la fonte du minerai d' argent entre le canal  supérieur actuel et la butte du chateau du Gouffre de l'exploitation minière du fin du  Moyen-Age . Ce bief disparu était ce grand fossé entre le bourg et la rue des Cieux  qu' enjambait le Pont du Four aujourd'hui  remblayé lors de la création de la route nationale 164 . De ce fait, l' aménagement du Lac actuel n'a pas été créé sous  Louis XV, mais sous les ducs de Bretagne .

 

 

La sacristie de l' église transformée en forge.

Au Huelgoat,on trouva en 1763, « un étranglement de filon garni d’argent crud », et en 1771, « plusieurs morceaux d’argent crud massif, revêtu de toutes parts dans des terres rouges », un quartz carié imprégné d'oxyde de fer, dans lequel se trouvait disséminé de l'argent natif, du chlorure et du bromure d'argent, .ce minerai appelé « merde d'oie » que l'on négligeait alors sans valeur. Reconnaissable à son « toucher de velours », cette terre contenait de l’ argent natif et argentite. En 1784, sa teneur en argent s'élevait à 13 ou 14%, un chiffre tout à fait remarquable. L'abattage s'en effectuait à la petite cuillère. Au contraire des terres rouges du Huelgoat qu' on peut récupérer l'argent que par le procédé d'amalgame au mercure inconnu à cette époque en France , ce minerai n'avait besoin que d'un simple feu de forge pour être fondu. La population locale sut en profiter. Le minerai était récolté clandestinement dans les fentes affleurant au jour et fondu non moins clandestinement dans les bois environnants. Le curé lui-même s'activait à de telles entreprises dans sa sacristie, vidant les inévitables scories dans un trou pratiqué à même le sol Entre le profond des forêts et celui de l'église, « on évalue l'argent volé au moins au quart de ce que la mine a produit ». Cette dîme d’un genre particulier dut constituer une véritable manne pour cette population aux conditions de vie particulièrement précaire...

Soit 2.500 kg d'argent détournés. Les scories furent retrouvées lors de la restauration de l' église. Les vols étaient à ce point nombreux et généralisés qu'un monitoire fut organisé par la Compagnie, en forme d'avertissement et de repentir ... Anecdote narrée par Rickart lors d'une tentative de reprise des travaux en 1890.

http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/05/73/94/PDF/Garcon-Ths1995_chap2.pdf