Au Hüelgoat La chapelle des Cieux  XVI siècles  Ar chapel an Intron Varia An Eon.

Les tentations du diable de Saint Antoine

SAINT PAUL, ERMITE (15 janvier)

Jacques de Voragine La Légende dorée (1261-1266

Paul fut le premier ermite, ainsi que l’atteste saint Jérôme, qui a écrit sa vie. Pour échapper aux persécutions de Décius, il se retira dans un immense désert, et là, au fond d’une caverne, il demeura pendant soixante ans inconnu aux hommes.

Ce Décius se nommait aussi Gallien, et avait commencé de régner en l’an 256. Il tourmentait cruellement les chrétiens. Il fit un jour saisir deux jeunes chrétiens, fit enduire de miel le corps de l’un d’eux, et le fit exposer, sous un soleil torride, aux piqûres des mouches, des abeilles et des guêpes ; l’autre jeune homme fut placé sur un lit moelleux, dans un lieu charmant où l’air était doux, rempli du murmure de l’eau, du chant des oiseaux, et du parfum des fleurs ; et ce jeune homme fut lié, avec des cordes enguirlandées de fleurs, de façon à ne pouvoir remuer ni les pieds ni les mains. Le méchant empereur fit venir auprès de ce jeune homme certaine femme aussi impure que belle, qui reçut l’ordre de souiller la chair de ce jeune chrétien, rempli du seul amour de Dieu. Mais celui-ci, dès qu’il sentit dans sa chair des mouvements contraires à la raison, n’ayant point d’arme pour se défendre, coupa sa langue avec ses dents et la cracha au visage de l’impudique, échappant ainsi à la tentation par l’excès de la douleur, et se préparant un trophée à jamais admirable.

 

Effrayé de tels supplices et d’autres encore, saint Paul s’enfuit au désert. Et lorsque saint Antoine vint à son tour au désert, s’imaginant être le premier ermite, un songe lui apprit qu’un autre ermite, meilleur que lui, avait droit à son hommage. Aussi saint Antoine s’efforça-t-il de découvrir cet autre ermite. Et comme il le cherchait par les forêts, il rencontra d’abord un centaure, à demi-homme, à demi-cheval, qui lui dit d’aller devant lui. Il rencontra ensuite un animal qui portait des dattes, et qui, par le haut du corps ressemblait à un homme, avec le ventre et les pieds d’une chèvre. Antoine lui demanda qui il était : il répondit qu’il était un satyre, c’est-à-dire une de ces créatures que les païens prenaient pour des dieux des bois.

Enfin saint Antoine rencontra un loup, qui le conduisit jusqu’à la cellule de saint Paul. Or celui-ci, pressentant l’arrivée d’un homme, avait fermé sa porte. Mais Antoine le supplia de lui ouvrir, affirmant qu’il mourrait sur place plutôt que de se retirer. Et Paul, vaincu par ses prières, lui ouvrit ; et aussitôt les deux ermites se jetèrent dans les bras l’un de l’autre.

Et comme l’heure de midi approchait, un corbeau vint apporter un pain formé de deux parties. Et comme Antoine s’en étonnait, Paul lui dit que Dieu le nourrissait tous les jours de cette façon : il avait seulement doublé la ration, ce jour-là, à cause de la visite d’Antoine. Là-dessus s’engagea une pieuse dispute pour savoir qui des deux serait le plus digne de diviser le pain. Paul voulait que ce fût Antoine, en sa qualité d’hôte, Antoine voulait que ce fût Paul, en sa qualité d’aîné. Enfin tous deux prirent le pain, et le divisèrent en parties égales.

Et comme Antoine s’en revenait vers sa cellule, il vit passer au-dessus de lui deux anges portant l’âme de Paul. Il retourna aussitôt sur ses pas, et trouva le corps de Paul agenouillé dans l’attitude de la prière, de telle sorte qu’il crut qu’il était vivant. Le saint, cependant, était mort ; et Antoine s’écria : « Ô âme sainte, ce que tu faisais dans la vie, tu en gardes le signe jusque dans la mort ! » Et pendant qu’il songeait au moyen d’ensevelir Paul, voici qu’arrivèrent deux lions qui creusèrent une fosse, aidèrent à la sépulture, et s’en retournèrent dans leur forêt. Et Antoine prit le manteau de Paul, fait de feuilles de palmier : il le revêtit, depuis lors, aux jours de fêtes. La mort de Paul eut lieu vers l’an 287.

Toujours dans cette chapelle c'est encore une  représentation  chrétienne du  mythe de l' homme sauvage

Le cochon de saint Antoine porte à son cou une cloche.

Le cochon porte au cou une cloche.

Selon Émile Mâle, cette tradition date de la fin du XIVe siècle. Le cochon n'a rien à voir avec la vie du saint mais avec un ordre religieux fondé en Dauphiné en 1095 (les Antonins). On ne devait pas laisser les porcs errer dans les rues, à l'exception de ceux des Antonins, reconnaissables à leur clochette.

Saint Antoine est né vers 250, dans le petit village de Coma, en Haute-Égypte

I. Antoine avait vingt ans lorsqu’il entendit lire, à l’Église, les paroles de Jésus : « Si tu veux être parfait, vends ce que tu possèdes, et donnes-en le produit aux pauvres ! » Aussitôt Antoine vendit tous ses biens, en donna le produit aux pauvres, et alla se faire ermite au désert. Il eut à y soutenir des tentations innombrables de la part des démons. Un jour qu’il avait vaincu par sa foi le démon de la luxure, le diable lui apparut sous la forme d’un enfant noir, et, se prosternant devant lui, se reconnut vaincu. Une autre fois, comme il était dans une tombe d’Égypte, la foule des démons le maltraita si affreusement qu’un de ses compagnons le crut mort et l’emporta sur ses épaules ; mais comme tous les frères, rassemblés, le pleuraient, il se releva et demanda à l’homme qui l’avait apporté de le rapporter à l’endroit où il l’avait trouvé. Et comme il y gisait, accablé de la douleur que lui causaient ses blessures, les démons reparurent, sous diverses formes d’animaux féroces, et se remirent à le déchirer avec leurs dents, leurs cornes, et leurs griffes. Alors, soudain, une lumière merveilleuse remplit le caveau, et mit en fuite tous les démons ; et Antoine se trouva aussitôt guéri. Et alors, comprenant que c’était Jésus qui venait à son secours, le saint lui dit : « Où étais-tu tout à l’heure, bon Jésus, et pourquoi n’étais-tu pas ici pour me secourir et guérir mes blessures ? » Et le Seigneur lui répondit : « Antoine, j’étais là, mais j’attendais de voir ton combat ; et maintenant que tu as lutté avec courage, je répandrai ta gloire dans le monde entier ! » Et telle était la ferveur du saint, que lorsque l’empereur Maximien mettait à mort les chrétiens, il suivait les martyrs jusqu’au lieu de leur supplice, espérant être supplicié avec eux ; et il s’affligeait fort de voir que le martyre lui était refusé.

https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Antoine

https://books.google.fr/books?id=PfX6IR8vYkIC&pg=PA122&lpg=PA122&dq=loup++psychopompe&source=bl&ots=LF_qWN0qM7&sig=38_PJbuMTAiqf9FcaB5sUIQbkg8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwigwan3m8vVAhVCF8AKHZwNAsUQ6AEIcTAQ#v=onepage&q=loup%20%20psychopompe&f=false

Le démon, qui déteste les hommes, Antoine ne se contenta pas de laisser l'ennemi des hommes l'attaquer : il passa à la contre-offensive! Sachant que derrière les statues des idoles et dans les temples païens (les temples  des dieux égyptiens) , c'étaient des démons qui se cachaient, et qu'ils empêchaient les gens d'aller vers Jésus-Christ pour être sauvés, Antoine décida d'aller s'installer en de tels endroits, et de les purifier du mal qui s'y trouvait. Les démons, impuissants, en étaient réduits à grincer des dents de rage.

 Saint Antoine est un bien un saint pourfendeur des lieux cultes polythéismes .En occident ,ceux sont les grottes.

Le cochon de saint Antoine porte à son cou une cloche.


La vieille et les gorets Le conte des cochons changés en sangliers de Guillaume Guyomarc'h, cocher au Huelgoat juin 1903

. Saint Pierre et le Bon Dieu descendirent un jour sur la terre, l'un sous les apparences d'un bucheron, l'autre sous celles d'un cultivateur. Ils étaient accompagnés d'une truie, près de mettre bas, avec laquelle ils se dirigèrent vers une chaumière à l’ orée des bois habitée par une vieille boulangère qui n'avait pas été favorisée par la fortune. Elle était assise sur le pas de sa porte, quand saint Pierre et le Bon Dieu l'abordèrent en lui disant:«Voici une truie sur le point d'être mère. Nous vous en faisons cadeau à une condition, c'est que vous nous réserverez la moitié des petits qu'elle aura faits.— Accepté, dit la femme qui n'avait jamais eu l'occasion d'avoir une truie et que cette offre comblait de joie.— Nous reviendrons dans une semaine, dirent les voyageurs. Vous nous mettrez de côté notre lot de porcelets. »La pauvre femme rayonnait de plaisir. Elle bâtit bien vite avec du genêt et des mottes une soue pour sa truie, l'y coucha sur une bonne litière et la régala de pommes de terre et de trognons de choux noyés dans une gwelien (eau de vaisselle) onctueuse. Le lendemain, la truie mit bas huit petits.« Bon ! se dit la vieille, les voyageurs ne sont pas là. Ils ne savent pas combien ma truie a eu de petits. Au lieu de huit, je ne leur en avouerai que quatre, ce qui portera ma part à six. »Son four était vide: elle y cacha quatre gorets. Le matin du huitième jour, nos deux voyageurs se présentèrent:«Combien la truie a-t-elle eu de petits? demanda l'un d'eux.— Quatre, dit effrontément la femme.— Et ceux-ci, dirent le Bon Dieu et saint Pierre en se dirigeant vers le four, vous les oubliez donc?»La femme se mit à trembler. « Pardonnez-moi, s'écria-t-elle, je ne recommencerai plus. »Mais, sur un geste du Bon Dieu, saint Pierre avait ouvert le four et les quatre porcelets avaient pris leur trot dans la direction du bois voisin. Seulement, comme ils s'étaient roulés dans la cendre chaude, leur soie s'était toute roussie et c'est depuis ce temps que les sangliers ont le poil brun.


  Saint  Herbot

J’ai retrouvé  le sanctuaire de la légende dorée de la cabane entre des rochers du Saint ermite Herbot dans les bois de la Roche Cintrée ( Roc'h Warek en breton) en Hüelgoat qui fut chassé par les bacchanales de ce bois sacré lors de ma promenade journalière en VTT.

 Saint Herbot ayant voulu un jour construire dans un bois en Halgouet entre les rochers une cabane, il en fut chassé par les femmes du pays malfaisantes à coups de pierres, . Il y rencontra une femme qui ramassait du bois, illuminée par la grâce de Dieu ,il lui posa sur la tête un gros rocher pour qu'elle le porte au lieu où devait être édifiée son église. Elle n'en sentit pas le poids bien qu'il fut impossible à des hommes en grand nombre de bouger la pierre, . En venant à la grotte du saint située dans la paroisse maintenant appelée par les autochtones Berrien en Halgouet (Huelgoat ancienne trêve de Berrien), une foule de malades, hommes qu'animaux, souffrant de la tête et des membres étaient guéris par lui. Un ange lui annonça sa fin prochaine dans sa grotte .

 

Saint Herbot avait commencé par s'établir à Berrien sur les pentes de la rude montagne de l'Arrée. Sa prédication captivait tant les paysans qu'ils en oubliaient de travailler leurs terres. Du moins leurs femmes le prétendaient. Quoi qu'il en soit du vrai, elles menèrent au saint une vie impossible. On lui vola les pauvres vêtements qu'il mettait à sécher, on parla de faire flamber sa hutte, on alla même jusqu'à jeter des pierres en criant des injures.

 

Herbot qui avait patienté longtemps, finit par s'emporter : « Que la terre de Berrien ne produise plus que du caillou ! Que Dieu même dans sa toute puissance fasse qu'on n'en puisse arracher les pierres !

Saint Herbot vint en Armorique , s'y établit dans une épaisse forêt, y bâtit une petite cellule, speluncam in parrochiâ, quæ nunc ab incolis nominatur Berrien-an-Halgovet (Le Hüelgoat); puis, une petite église, dont la pierre fondamentale était un grand rocher, saxum magnum, quod quidem in Ecclesiæ fundanento,usquè in hodiernum diem, omnibus notum est. Albert LE GRAND La pierre fondamentale tout près n'est autre que ce dolmen de la nature.

Saint Herbot y rencontra une femme qui ramassait du bois, illuminée par la grâce de Dieu ,il lui posa sur la tête un gros rocher pour qu'elle le porte au lieu où devait être édifiée son église. Elle n'en sentit pas le poids bien qu'il fut impossible à des hommes en grand nombre de bouger la pierre, (la géante du gouffre Ahés

 

Saint Luc et son bœuf dans l'église saint yves du Hüelgoat

Cette statue de cet ermite, on l'attribut à saint Gwénolé  .Je pense en fait que cet ermite est saint Herbot ( saint Elie); il a les mêmes attributs le livre et le baton que le saint Herbot de la frise des Apotres de la chapelle de Saint Herbot.( A Saint Herbot il n' est jamais représenté avec son boeuf .

Toujours dans cette chapelle  cette  représentation  chrétienne du  mythe de l' homme sauvage